Madagascar

Tsingy

Située au sud de l’équateur, dans l’océan Indien, Madagascar est la cinquième île du monde en superficie (592 040 km2) après l'Australie, le Groenland, la Nouvelle-Guinée et Bornéo. Elle fait partie de l'Afrique, le canal du Mozambique, d'une largeur d'environ 400 km, la séparant de l'Afrique de l'Est continentale.
La Grande Île, parfois appelée « l’île Rouge » en référence à la latérite qui colore ses plateaux, s’étire sur 1 580 km du nord au sud et 500 km d'est en ouest avec un maximum à 575 km. Elle est entourée de l'archipel des Comores (300 km au nord-ouest), des Seychelles (1 000 km au nord), de la La Réunion (800 km à l’est, mais aussi l'île Maurice un peu plus à l’est) et du Mozambique (400 km à l'ouest).
Une chaîne montagneuse parsemée de massifs coupe la Grande Île dans le sens nord-sud à une altitude moyenne de 1000 à 1 500 mètres (les Hautes Terres représentent 70 % de la superficie du pays).
La moitié ouest, la plus large et la plus étalée, est occupée par des plaines alluvionnaires à faible déclivité, depuis les hautes terres du centre jusqu’au canal du Mozambique, tandis qu’à l’est une étroite bande de falaises s’aplanit brusquement en une mince plaine côtière bordée par l’océan Indien.
La région nord, volcanique, est isolée par le massif le plus élevé de l’île (où culmine le Tsaratanana de 2 876 m). Le « grand sud » semi-aride est partagé entre plateaux calcaires (sud-ouest), plaine sèche (pointe sud) et chaînes anosyennes (sud-est). L’Alaotra (182 km2) est le plus vaste des cinq grands lacs de Madagascar.
L’originalité de Madagascar, qui a pour emblème l’arbre du voyageur (ravinala), réside dans son extrême diversité : la variété du relief et du climat a favorisé la biodiversité d’une flore et d’une faune caractérisées par un important taux d’endémisme.
A l'instar des îles voisines, Maurice, la Réunion, Rodrigues et les Comores, Madagascar n'est pas le produit d'une activité volcanique bien que le volcanisme soit à l'origine de certaines attractions et curiosités telle la montagne d'ambre, le massif de l'ankaratra et le lac itasy.

Pangée

Du point de vue géologique, Madagascar est considéré comme une île continentale laquelle doit sa formation au processus de tectonique des plaques et de la dérive des continents. La théorie de la dérive des continents a été développée par le météorologiste allemand Wegener au début du 20ème siècle. Wegener avait noté que les contours des côtes du continent sud américain épousent ceux des côtes du continent africain. de cette observation fut conclu l'appartenance de ces deux continents à un continent plus large, le Gondwana, lequel se détacha d'un super continent originel la pangée. Le continent africain, l'île de Madagascar, le continent sud américain, australien, l'antarctique et le sub-continent indien tels que nous les connaissons de nos jours faisaient tous partie intégrante du même continent Gondwana plus de 200 millions d'années (ma) avant notre ère.
Le continent africain, l'île de Madagascar, le continent sud américain, australien, l'antarctique et le sub-continent indien commencèrent à se détacher du gondwana il y a environ 165 ma. Madagascar devint définitivement insulaire il y a environ 65 ma. les 2/3 de Madagascar, principalement la partie est de l'île s'étendant du nord au sud en passant par les hauts plateaux du centre de l'île, sont constitués par les formations du socle cristallin constitué essentiellement de roches métamorphiques, le 1/3 restant est constitué par des formations sédimentaires et occupe la côte ouest de l'île du nord au sud.
Des formations volcaniques et intrusives basaltiques complètent les formations géologiques et apparurent aussi bien en mer pour former l'île de Nosy be, dans les régions centrales comme au nord et au sud de Madagascar. chacune de ces formations géologiques sont à l'origine de la richesse minéralogique, fossilifère et certainement pétrolifère du sous-sol de Madagascar.

Les pierres

Tsingy de BemaharaLa pierre est sacrée à Madagascar d'une façon générale. De nombreux lieux sont nommés d'après le mot malgache "vato" qui signifie pierre, rocher, minéral. Ambatomena (pierre rouge), Ambatondrazaka (pierre de la tradition), Vatomandry (pierre tendre), en sont des exemples. La roche est le domaine des esprits. D'ailleurs avant l'arrivée des colons, la loi régalienne interdisait de bâtir sa maison en pierre.
Les débuts de l'exploitation de gisements datent du 17 ème siècle avec l'arrivée des premiers occidentaux. Depuis le 20 ème siècle, Madagascar est devenu un terrain de "chasse" intéressant pour les pierreux. Encore maintenant de nombreuses gemmes sont extraites de l'île rouge, exportées vers l'asie généralement et leur origine est rebaptisée venant d'autres contrées plus vendeuses, car longtemps Madagascar a souffert de son manque de notoriété en matière de taille.
La découverte du gisement de saphir d'Ilakaka dans le sud du pays a changé la donne. A tel point qu'on estime que ce site produit plus de 60% des saphirs de la planète. De nombreuses tailleries équipées de matériel moderne se sont créées localement. Néanmoins, 80% des pierres brutes sont exportées plus ou moins légalement par des Thaïlandais et des Sri-Lankais vers leurs pays d'origine où elles sont taillées et revendues sous de nouvelles appellations.
Partir en brousse chercher des gemmes peut être une expédition. On peut bien entendu en acheter dans les grandes villes où elles sont ramenées par des intermédiaires. Les exploitants directs s'y aventurent rarement craignant les contrôles sur la route, car ils sont rarement en règle au niveau des "laissez passer" théoriquement obligatoires pour le transfert de pierres. De plus de nombreux émissaires de sociétés étrangères s'installent pour plusieurs mois dans des zones de production et collectent à la source les bruts intéressants qui partiront directement à l'étranger sans passer par la capitale Antananarivo ou les grandes villes de province.
Grenat vanadiumIl est quasiment obligatoire d'être accompagné d'un malgache pour accéder aux gisements qui sont souvent à plusieurs heures de marche de la piste. Et malgré cette précaution, il n'est pas rare d'entendre un coup de fusil résonner, signalant aux intrus qu'on ne désire voir personne sur la mine. Le mieux est de s'installer dans le village voisin. Le bouche à oreille aura vite diffuser l'information qu'un "vazaha" (étranger) est dans le secteur, et les mineurs viendront d'eux-même vous proposer leur production.
Selon les régions et les saisons les traditions peuvent changer. Ainsi rituellement les pierreux ne creusent pas avant le 15 mai dans le Vakinankaratra (région d'Antsirabe), théoriquement. Dans le nord des Sakalava, il est mal vu de porter un habit rouge. Dans la brousse profonde, notamment dans le pays Antandroy, il est bien considéré d'offrir une bouteille de rhum au chef du village afin de faciliter les transactions. Sur les hauts plateaux, beaucoup de personnes ne prennent pas de désisions le mardi (Talatamaty=mardi mort), donc en principe pas de transaction ce jour là.
De plus le banditisme progresse dans certaines régions, un vazaha est censé être riche et s'il cherche des pierres il doit avoir de l'argent sur lui. .
Les soucis n'arrivent jamais dans les villages (sauf visite fortuite de votre bungalow), mais il faut être prudent pendant les déplacements sur des pistes isolées loin de tout et de tous. Mais malgré tout, la passion l'emporte et ces balades plus ou moins risquées permettent de rencontrer des gens simples et formidables, et de trouver parfois de belles pierres voire des raretés que vous retrouverez sur ce site. .
Si tout va bien !!